Depuis longtemps, l’homme utilise les sons rythmés pour atteindre des états de conscience modifiée suivant un principe appelé « entraînement des ondes cérébrales ». Des chercheurs, tels que l’anthropologiste Michael Hammer, ont observé que les shamans provoquaient la transe par des battements de tambour intuitivement calés sur les fréquences thêta, fréquences de la méditation profonde. Les recherches scientifiques menées ces dernières années nous donnent aujourd’hui accès à une technologie révolutionnaire dans le domaine des états de conscience modifiée. Ces innovations permettent maintenant d’atteindre facilement des résultats spectaculaires en matière de bien-être et d’efficacité mentale.

« La respiration est le berceau du rythme. » Rainer Maria Rilke (1875-1926), poète.

Le principe d’entraînement

Le principe d’entraînement, découvert au XVIIe siècle, par le scientifique néerlandais Christian Huygens, désigne le phénomène de synchronisation qui opère lorsque plusieurs cycles rythmiques sont dans la même zone d’influence. Christian Huygens fit l’expérience de laisser une journée entière dans la même pièce plusieurs horloges réglées sur des cycles légèrement différents. Lorsqu’il entra dans la pièce vingt-quatre heures plus tard, il constata que les pendules de toutes les horloges battaient au même rythme. Après plusieurs autres expériences de ce type, il conclut que l’entraînement est un phénomène universel dicté par la conservation de l’énergie. La confrontation prolongée de deux fréquences légèrement différentes les amène progressivement à se synchroniser. Cela explique que des femmes vivant ensemble pendant une longue période peuvent finir par avoir leurs règles au même moment.

Les ondes cérébrales

A partir du moment où Hans Berger, neurologue allemand inventeur de l’électroencéphalogramme (EEG), a publié en 1929 les résultats de ses recherches sur l’activité cérébrale, la science s’est penchée sur le fonctionnement du cerveau. Depuis, l’activité cérébrale est classée, selon les fréquences émises par l’encéphale, en quatre catégories principales. Le rythme bêta (fréquences comprises entre 12 et 40 Hertz) caractérise l’état de veille active : les pensées, la concentration, l’action, les états émotionnels exacerbés. Le rythme alpha (de 8 à 12 Hz) correspond à l’état de veille apaisé : calme, relaxation, méditation. Ces ondes favorisent l’apprentissage. Le rythme thêta (de 4 à 8 Hz) concerne un état proche de la somnolence : méditation profonde, hypnose, transe, créativité. Enfin le rythme delta (de 0,5 à 8 Hz) est la signature du sommeil profond : rêves, consolidation mémorielle, production d’hormones, notamment l’hormone de croissance.

La synchronisation cérébrale

Les scientifiques ont découvert ce dont les shamans avaient depuis longtemps une connaissance empirique : une stimulation auditive ou visuelle peut déclencher des effets particuliers pourvu qu’elle joue sur une fréquence choisie. En réglant la stimulation sur une fréquence spécifique, on obtient le résultat désiré : relaxation, créativité, concentration… Tout ce fait suivant le principe d’entraînement. Le stimulus auditif entraîne votre cerveau à se caler sur sa fréquence. Vos ondes cérébrales se synchronisent alors avec les ondes sonores. Une fois votre activité cérébrale installée dans un certain rythme, bêta, alpha, thêta ou delta, vous plongez dans l’état induit par ce rythme : veille active, veille apaisée, somnolence, veille profonde. Et dans cet état propice à des activités bien déterminées, vous devenez hyper efficace. Selon la fréquence émise, vous devenez capable d’une grande concentration, vous apprenez avec une grande facilité, vous rentrez aisément en méditation profonde, ou vous sombrez immédiatement dans le sommeil.

La technologie isochrone

De nos jours, deux technologies auditives ont cours pour l’entraînement cérébral : les sons binauraux, dont nous parlerons dans un autre article, et les sons isochrones. Les sons isochrones, qui suscitent un intérêt à partir des années 1970, reproduisent simplement le battement régulier d’un tambour. Le rythme en est déterminé d’après l’effet recherché. Les sons isochrones peuvent s’écouter à l’aide d’un lecteur MP3 ou d’une chaîne hifi, avec ou sans casque. L’efficacité n’est envisageable qu’à condition de disposer d’enregistrements de qualité ; une piste trop compressée ne donnera pas les résultats escomptés. En revanche, le réglage du volume sonore semble n’avoir aucune influence. Si vous trouvez que les sons isochrones purs manquent d’harmonie, vous pouvez opter pour des versions mixées avec de la musique ou des sons de la nature (ruisseau, pluie, oiseaux, etc.)

Applications

Les sons isochrones connaissent des applications dans différents domaines, selon les fréquences sur lesquelles ils entraînent le cerveau. Dans le domaine de la performance cérébrale, qui est son domaine de prédilection, la technologie des sons isochrones se montre utile pour l’amélioration de la mémoire, elle permet l’accélération de l’apprentissage, favorise la concentration et la créativité. Dans le domaine de la santé, on lui attribue un rôle dans le renforcement du système immunitaire. Elle soulage de multiples pathologies nerveuses, comme l’insomnie, le trouble déficitaire de l’attention, l’hyperactivité, et est utilisée pour le sevrage tabagique. Sur le plan du développement personnel, vos séances de relaxation et de méditation seront encore plus bénéfiques ; vous pouvez ainsi réduire votre stress et connaître un apaisement prolongé. Les sons isochrones peuvent contribuer à une meilleure santé et vous rendre plus efficace dans toutes vos activités.

Si vous aimez cet article, partagez-le avec vos amis, sinon partagez-le avec vos ennemis.